Immigrants et émigrants
Introduction
Si aujourd'hui le Mexique est connu dans ce domaine pour les émigrations vers les Etats-Unis, il n'en reste pas moins l'un des plus grands pays d'accueil d'Amérique. Il est vrai que le nombre de migrants, pour beaucoup clandestins, traversant la frontière Nord du Mexique de façon illégale est exhorbitant. Néanmoins, on oublie trop souvent, que malgré la fuite des plus pauvres, le Mexique a accueilli un grand nombre de latinoaméricains, notamment dans les années 1970 et 1980, où il recevait beaucoup de réfugiés politiques.
Un pays d'accueil
Le Mexique est en effet un pays d'accueil pour les latinoaméricains. Malgré certains problèmes internes, une pauvreté en nette baisse mais malgré tout présente surtout dans les grandes banlieues ou dans les milieux ruraux, ce pays a accueilli un grand nombre de sudaméricains et de centroaméricains, en recherche d'une nouvelle vie, d'un emploi, et ce sont parfois arrêtés au Mexique, tandis que certains entament la grande traversée de la frontière du Guatemala avec l'Etat du Chiapas, au sud, vers la frontière nord-mexicaine, pour tenter leur chance aux Etats-Unis.
Durant la Guerre Froide et les dictatures dans les pays d'Amérique du Sud ou à Cuba, nombreux sont les réfugiés politiques qui se sont installés au Mexique, en provenance d'Argentine, du Chili, de Cuba, d'Espagne, du Pérou, du Brésil, du Vénézuela, et d'Amérique centrale.
Immigration Européenne et Asiatique (1850-1930)
Après avoir obtenu son indépendance par rapport à l'Espagne (1810-1821), et par une série d'évènements internes et externes au pays, plusieurs flux migratoires de l'Europe vers le Mexique font leur apparition. Arrivent alors des immigrants provenant de France, Italie, Irlande, Angleterre et Allemagne. Le président Antonio López de Santa Anna, après l'instauration de la République, permet alors l'installation et donc l'occupation des territoires du Nord du Mexique (anciennement Tejas et Alta California, aujourd'hui le Texas, le Noveau Mexique, l'Arizona, le Nevada et la Californie appartenant aux Etats-Unis), par 400 familles étatsuniennes, d'origine anglosaxones ou irlandaises. Ces familles traversaient le fleuve de l'Arkansas pour s'installer dans la vallée de Pecos et San Antonio de Béjar au Texas. Cette politique de repopulation des territoires du Nord ont eu comme conséquence l'indépendance de la République du Texas, puis la guerre entre les Etats-Unis et le Mexique, qui a conduit à la perte d'une partie du territoire. Certaines familles mexicaines se retrouvent alors du côté des Etats-Unis, tandis que certaines familles étatsuniennes se retrouvent du côté du Mexique, surtout dans l'Etat du Coahuila.
En 1862, la création du Second Empire Mexicain est soutenue par les grands propriétaires, les plurocrates, ainsi que l'armée française et des volontaires des armées autrichienne et belge. En 1867, les troupes françaises de Napoléon III sont rapatriés pour défendre les intérêts de la métropole, ce qui affaibli la défense de l'Empereur Maximilien qui est exécuté le 19 juin 1867. 
> Entre 1880 et 1930, affluent des immigrants de Chine et des Philippines vers la péninsule de la Basse Californie, et s'installent principalement dans les vallées fertiles de Mexicali et de Ensenada.
Quelques années plus tard, ce sont des immigrants du Japon qui s'installent dans les villes de Guerrero Negro et de La Paz, en Basse Californie Sud.
La carte ci-contre montre la péninsule de Basse Californie (en vert) et en noir les villes de Ensenada sur la côte pacifique et de Mexicali au Nord, avec les plaines fertiles en rayé blanc. Les villes en orange, représentent à l'ouest Guerrero Negro, au Sud, La Paz.
> En 1895 on dénombre alors 48 000 personnes nées à l'étranger et résidant au Mexique. A cette époque, arrivent des immigrants provenant de France, Angleterre, Italie, Irlande et Allemagne.
> Entre 1900 et 1920, le nombre d'immigrants monte à 110 000, et entre temps a lieu la Révolution Mexicaine, période durant laquelle les flux d'immigrants diminuent à cause des tensions dues à la Révolution qui ont pour conséquence des meurtres parmi lesquels des étrangers dans les Etats de Chihuahua, Durango et Zacatecas.
Réfugiés politiques
Le Mexique a souvent été le lieu de migration de réfugiés politiques. Ainsi, dès 1927, après la création récente de l'URSS, le Mexique reçoit les expatriés russes, la plupart des entrepreneurs ou des nobles, qui après la Révolution Bolchévique ont demandé l'asile pour fuir les effets du Socialisme Soviétique, et certaines persécutions politiques. Le cas le plus célèbre est l'accueil de l'ex-dirigeant russe Trotski est accueilli au Mexique en 1937 grâce au Président Lázaro Cárdenas et sera accueilli par Frida Kahlo et Diego Rivera, célèbres peintres mexicains.
En 1937 toujours, ce sont 21 000 républicains espagnols qui arrivent par les côtes du Golfe du Mexique pour fuir la Guerre Civile en Espagne. Durant le mandat de Lázaro Cárdenas, la population espagnole augmente nettement, car les Espagnols fuient le régime franquiste. Il s'agit notamment de cinéastes, peintres, écrivains, scientifiques et entrepreneurs.
En 1943, on dénombre 992 000 étrangers résidant au Mexique. Entre 1938 et 1940 le pays avait accueilli pas moins de 100 000 immigrants d'Allemagne et d'Italie qui fuyaient les dictatures imposées par Hitler et Mussolini.
En 1954, deux évènements majeurs : le McCarthysme pousse un grand nombre d'intellectuels américains en provenance des Etats-Unis à se réfugier au Mexique. Cette même année, le Mexique accorde l'asile aux Guatemaltèques qui fuient la Guerre Civile.
Dans les années 1970, le Mexique reçoit des immigrants du Chili, d'Argentine, de Colombie et du Pérou, qui fuient également les dictatures imposées durant cette période en Amérique du Sud. De plus, dans les décénies de 1970 à 1990, des centroaméricains fuient les Guerres Civiles et viennent au Mexique en provenance particulièrement du Guatemala, du Salvador, et du Nicaragua.
Les dernières immigrations datent des années 1980 et 1990. Dans les années 1980, beaucoup de cubains fuient la dictature et réussissent à traverser la mer avec des bateaux clandestins, et débarquent sur les côtes de la péninsule du Yucatán. Dans les années 1990, des migrants en provenance de Corée et de Russie arrivent des ex-Républiques Soviétiques.